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Les Pesticides

Inconvénients à l’échelle globale

A) Effets en fonction de la compostion

Les pesticides, ou produits phytosanitaires (insecticides, fongicides et herbicides), comprennent des pesticides persistants et non persistants.

Les pesticides persistants se divisent en deux groupes. D'un côté, les pesticides organochlorés ,et de l'autre, les pesticides organophosphorés.

Les pesticides organochlorés, dont le plus connu est le DDT (perturbateurs endocriniens : le dieldrine, le chlordane, le chlordécone, le methoxychlore, DDT, cancérigènes : l'hexachorobenzène, les polychlorophénols, le lindane(autrefois anti-poux) , sont riches en chlore et souvent utilisés comme anti-microbiens contre les moisissures. Ils ont été interdit en 1940 en France mais certains pays n'en limitent que l'utilisation et les autorisent encore. Ils l'ont été en France car ils sont transportés dans l'air à la suite de leur utilisation et restent dans les sédiments et dans l'eau.

Par la suite, ils entraînent la mort de certains poissons et mammifères marins. La plupart sont des polluants organiques persistants (POP) et s'accumulent dans la chaîne alimentaire. Ils sont solubles dans les graisses donc les aliments gras ont tendance à en contenir s'ils ont été en contact avec ces produits. L'individu consommant ces graisses va les Ã©liminer dans l'urée ou passent dans le sang. Ce qui peut donc affecter le fÅ“tus, le lait maternel ou le placenta pour les femmes enceintes.

Pour les agriculteurs ou ceux qui manipulent ces produits dans un cadre professionnel, ces substances peuvent provoquer des allergies, des réactions cutanées et sont même soupçonnées de provoquer des cancers.

Les pesticides organophosphorés, dont le malathion, sont riches en phosphore et sont la solution alternative aux organochlorés. Ils se dégradent rapidement et sont plus efficaces mais également plus toxiques. Ils ne sont pas solubles dans l'eau mais le sont dans les graisses et sont peu volatiles. Ils sont utilisés comme insecticides, herbicides, gaz de guerre, dans certains traitements pour les Hommes (glaucome, anti-poux, mites et paludisme), dans des additifs de produits plastiques et pétrole. Leur décomposition est rapide dans l'eau, l'air ou en contact avec la lumière cependant ils sont détectables en faibles quantités dans l'eau et dans l'alimentation. Les utilisateurs sont en contact avec les organophosphorés par le biais des produits domestiques et de jardinage. Dans l'agriculture, ils sont retrouvés à 1 ou 2 km du lieu de l'épandage. Les agriculteurs qui les manipulent ont souvent des problèmes cutanés. 75 % des substances sont éliminées dans l'urine sous forme de dialkylphosphates si l'utilisateur est entré en contact avec ce type de produit. Les substances restantes agissent sur le système nerveux en bloquant l'acétylcholine au niveau des connections nerveuses : elles stimulent puis inhibent. Elles agissent au niveau du système nerveux central qui contrôle la mémoire et l'apprentissage et du système nerveux autonome qui contrôle l'activité des muscles et les fonctions végétatives. Le taux de mortalité par intoxications aux organophosphorés dont les symptômes sont nausées, vomissements, faiblesse, paralysie, hyper-salivation, ralentissement du rythme cardiaque et convulsions a augmenté. Ils sont mortels par asphyxie si l'individu est atteint de faiblesse musculaire. Si l'intoxication est chronique, des maladies neurologiques peuvent apparaître. Ils n'ont pas d’effets cancérigènes, seul le dichlorvos , interdit en France, utilisé dans la conservation des céréales contre le développement des acariens l'est.

Les pesticides carbamates sont riches en carbone et ont les mêmes caractéristiques que les organophosphorés mais en moins toxiques. Ils sont notamment utilisés dans les insecticides domestiques.

Les pesticides pyréthoides sont des insecticides de synthèse très toxique pour les organismes aquatiques (être en contact avec eux accidentellement peut être très dramatique). Certains d'entre eux sont composés de métaux lourds non éliminés par l'organisme et , par accumulation, peuvent causer de graves maladies. Par exemple, le plomb qui passe dans le sang, perturbe les mécanismes biochimiques de l'organisme comme le système nerveux ou la reproduction. Le plomb contenu dans les pesticides inhibe les voies cérébrales, les enzymes ne peuvent plus y avoir accès et l'individu a des troubles cérébraux ainsi que des retards mentaux. Pour les enfants ayant été en contact avec ces métaux lourds, ils peuvent être atteints par petites expositions et dans ce cas-là ils souffriront de saturnisme (troubles irréversibles de la croissance, mauvais développement du système nerveux central et intellectuel ainsi que des troubles du comportement). Mais par fortes expositions, on parle alors de troubles reproductif, insuffisance rénale, encéphalopathies, quand ils se fixent sur les os cela devient dangereux pour les femmes enceintes et les personnes âgées car ils peuvent être renvoyés dans le sang de manière brutale et donc être empoisonnés directement. Certains fongicides libèrent des métaux lourds comme le mercure. Ils ne sont pas biodégradables. Le mercure dans l’eau forme du méthyle-mercure très stable et se concentre chez les organismes vivants au fur et à mesure de la chaine alimentaire. La toxicité du mercure se combine facilement au souffre ce qui entraine un blocage des atomes de souffre (par exemple celui contenu dans la vitamine B12). Il est dangereux quand il s’accumule dans le cerveau.

 

B) L'eau

Les sols pollués par les pesticides sont aussi bien urbains que agricoles (voies de chemins de fer, routes, golfs, hippodromes, parcs, jardins particuliers…). Ces pesticides vont ensuite dans l'eau et s’infiltrent dans les nappes phréatiques par les arrosages ou par la pluie.

On estime que 95 % des eaux de surface seraient polluées par les pesticides. Les herbicides arrivent premiers en métropole et les fongicides dans les DROM. Certains pesticides, aujourd'hui interdits, restent encore présents dans l'eau et dans les sols comme l'atrazien en métropole et le chlorophène dans les DROM. Aujourd'hui, la pollution par les pesticides s'est même transportée dans les airs avec les pluies et le brouillard qui en contiendraient.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plus de 50 % des fruits et des légumes seraient contaminés par les pesticides. Le folpel a été majoritairement utilisé en Aquitaine et en Champagne-Ardenne. Les doses retrouvées de ce produit sont passés de 60mg/m³ à 1200mg/m³ aujourd'hui. Dans les grandes agricultures, les principaux composés utilisés sont la trifluraline, la pendiméthaline, l'endosulfan (environ 1mg/m³). Dans les agricultures mixtes donc arboricoles et grandes cultures, les principaux composés sont la trifluraline, le tolyfluanide, le folpel et le captane. La lindane, interdite en 1998 en France, est toujours présente dans les échantillons de l'OMS. Il y aurait environ 1 million de cas graves d'empoisonnements et 200 000 décès dûs aux pesticides. Selon la Mutualité Sociale Agricole (MSA), en 1 an, 1 manipulateur sur 6 ressentirait les effets indésirables. Sur la peau et les muqueuses cela représente 40 %, les systèmes digestifs :  34 %, le système respiratoire 20 %  et le reste de l'organisme : 24 %.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C) Les animaux

Par l'action de l'Homme, nous voyons les conséquences engendrées et surtout sur les mammifères. Les poissons et certains batraciens se féminisent par les perturbateurs endocriniens qui contiendraient des Å“strogènes et d'autres hormones féminines.

Les oiseaux aussi seraient affectés par les pulvérisations de pesticides qui se transporteraient directement vers eux ou indirectement avec les poissons ou les herbes infectées de pesticides qu'ils consomment.

Les abeilles sont victimes du Cruiser (le thiaméthoxam pour le traitement du maïs le plus souvent) qui leurs provoquerait des désorientations spatiales. Elles meurent 2 Ã  3 fois plus vite à cause de cet insecticide. Il est interdit depuis 2012.

Dans les années 60, des scientifiques ont constaté que des coquilles d’œufs s’amincissent et que la population de certaines espèces d'oiseaux est en déclin. Vers les années 70, plusieurs pays interdisent l'utilisation d'organochlorés. On estime que la mort d'un animal entraîne la mort de 100 à 300 animaux non visés directement.

 

D) L'Homme

Il est difficile d'établir les effets sur l'Homme car plusieurs paramètres sont à prendre en compte. Il y a plusieurs types d'expositions (inhalation, ingestion, exposition directe par la peau…), les effets sur le long terme, l'effet cocktail ainsi que les substances pouvant augmenter la toxicité ou les résidus qui peuvent rester dans l'alimentation (le mélange de plusieurs substances donne de multiples autres substances encore inconnues), les effets en rapport avec les maladies neurologiques ou incluant plusieurs facteurs (cancer, Alzheimer…).

La toxicité se mesure par rapport à la dose, les conditions et le degré d'expositions, la nature et les métabolismes des effets, l'accumulation et la persistance dans l'organisme et la santé de l'individu. Pour l'instant, les seuls effets dont nous connaissons les effets sont les inductions des enzymes par les organochlorés et les inhibitions enzymatiques par les dithiocarbonates ainsi que les organochlorés (recherches en cours sur l'immunisation et les hormones).

Pour ceux qui en ont fait leur profession, les principaux risques sont les intoxications aiguës comme la céphalée (mal de tête sur une partie du crane ou de la nuque), des brûlures des voies respiratoires et cutanées ou encore des troubles digestifs. Le risque le plus grave est le cancer. A cause de l'utilisation du chlordécone aux Antilles , par exemple, les cas de cancers de la prostate ont fortement augmenté entre les années 1970 et 1990. Les cancers probables sont les cancers hématologiques (du sang), les cancers homodépendants (prostate, testicules, sein chez les hommes mais très rare), les tumeurs cérébrales, les cancers de l’œsophage et de l'estomac chez les femmes, le cancer de la peau et les lymphomes non hodgkiniens (NHL) (cancer qui touche le système immunitaire et, plus précisément, les ganglions puis s’étendant dans n'importe quel organe). Les risques d'inffections respiratoires (asthme…) sont aussi élevés. Par les expositions en continue, les risques sont de provoquer le syndrome de Parkinson, l’Alzheimer, des troubles de l'attention et de l'humeur (beaucoup d'irritabilité, d'anxiété et de dépression), de la diminution des capacités cognitives (études Phytoner en 2012 : suivi de vignobles français pendant 4 ans), la diminution de la coordination motrice, l’augmentation des troubles d'hyperactivité avec une déficience d'attention (THADA) chez les enfants.

En sachant que les parents sont exposés aux pesticides, les enfants auront plus de risques d’être atteints de leucémies et de tumeurs cérébrales par la suite (expérience au Canada : prélèvement de sang chez des femmes enceintes et non enceintes). La fertilité baisse et les malformations in-utéro augmentent. La qualité et la quantité de spermatozoïdes sont elles aussi en chute. L'infertilité chez les femmes augmente ainsi que le nombre de nouveaux nés ayant un poids en dessous de la normale. Le nombre de malformations augmente comme la cytorchidie (absence de testicules dans les bourses), l'hypospadias (mauvaise position du méat urinaire) et les micropénis. Les anomalies au niveau du développement du cerveau entraînent des troubles neurologiques et neurocognitifs irreversibles.

De même que pour les poissons, les perturbateurs endocriniens nous affectent aussi mais à une échelle différente. Ils entraînent chez le fœtus et la mère des dysfonctionnements du système hormonal. Comme avec le Round Up qui est une des causes des avortements spontanés tardifs.

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